Mayotte

N'Gouja,LA plage de Mayotte

Mayotte est une ile située dans l'archipel des Comores, entre Madagascar et l'Afrique. Française depuis 1841, elle doit devanir le 101ème département français en 2011, à la suite de Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane et St Pierre et Miquelon. Quand on dit une île on devrait dire deux îles séparées d'un kilomètre environ, l'une Petite terre de 11km2 où l'on trouve entr'autre aéroport et préfecture, l'autre Grande Terre de 363km2 avec la capitale Mamoudzou, et reliées entre elles par une barge. Ile tropicale, dans la lignée des iles Seychelles, Maurice et autres, sauf que : "abandonnée" de 1841 à 1975, elle a subi de nombreux avatars du fait d'une incursion très forte de la politique dans sa gestion, à cause de son emplacement stratégique dans le golfe du Mozambique, passage de tous les bateaux reliant l'Asie à l'Europe, et plus encore maintenant que le canal de Suez est délaissé.
L'ile est peuplée depuis très longtemps, notamment du fait de sa proximité avec l'Afrique, Madagascar et tous les pays de l'Océan Indien , Indes notamment. Elle bénéficie de l'un des lagons les plus vastes du monde : 1100km2 ; 160km de long pour la barrière de corail,et des mieux préservés, l'un des plus beaux du point de vue de la faune , et d'une collection de coraux de toute beauté. Un potentiel touristique énorme avec ses plages superbes cernées de palmiers ou de baobabs, et fréquentées par les tortues qui viennent pondre en toutes saisons sur leur plage de naissance.


Pirogue aux couleurs Françaises à Passamainty

sada, où l'on trouve la plus vieille mosquée de l'ile

Dès le XIIème siécle les Shiraziens envahissent l'archipel, lui donnant sa religion , l'islam, renforcée ensuite par des visiteursde pays du Golfe Persique. Un islam plutôt cool, qui est la religion de 97% de la population mahoraise avec ses 300 mosquées. La vie des mahorais a depuis toujours été régie par la tradition orale,et la stricte application des traditions régissant une communauté socialement très structurée, refermée sur elle même, vivant en autarcie dans une économie de subsistance. Sur l'ile, bananiers,orangers, arbres à pain, jacquiers, papayers, manguiers, noix de coco, manioc, brèdes,patates douces,ambrevades, ignames, poussent librement ou plantés et donnent nourriture à tous. Les zébus, poulets, cabris,poissons du lagon complétant les menus. On verra plus loin que cette économie de subsistance les a depuis toujours éloignés de la société des commerçants, et les oblige maintenant à s'adapter à une façonde vivre loin de leur façon d'être. Avec des conséquences majeures sur leurs comportements: on continue à tout jeter dans la rue, sur la plage ou ailleurs. On se retrouve donc sur des plages de rêve mais salies par cannettes, plastiques, bouteilles ... Quant aux rues, s'y ajoutent : les égouts, carcasses de voitures poubelles, etc...Le touriste de base, celui qui voyage "organisé", qui aime magasiner et ramener des souvenirs "typiques" va simplement dire de retour de son voyage :"C'est sale". Il aura simplement oublié de voir et surtout d'aller à la rencontre d'un peuple original, vivant encore ses traditions. Pour combien de temps ?

m'bouini
Maison de village

sada

L' île en 2007 comptait 186500 habitants recensés, 62% de moins de 25 ans, l'école publique ouverte à tous, comptait 70200 élèves dans 224 écoles. Mais comme tout va vite et que la natalité est élevée (8000 naissances par an), en 2009 la rentrée scolaire a vu le nombre d'écoles, d'enfants et de professeurs en progression exponentielle. Tous les enfants de l'île parlent notre langue (tous les enfants sont scolarisés et presque tous parlent plus ou moins bien notre langue!!!)


cavani

Lorsque l'on rencontre des enfants sur l'ile en pleine corvée d'eau, comme sur la photo ci contre, on peut dire sans se tromper que ce sont des enfants dont les parents sont arrivés clandestinenemnt depuis Anjouan, l'ile des Comores la plus proche à 70km à l'ouest.
Car l'histoire des Comores a été très agitée, Mayotte vendue en 1841 à la France qui cherchait à compenser la perte de Madagascar, a subi coups d'état et coups tordus (les mercenaires de Bob Denard par exemple).
On aboutit à l'heure actuelle à un archipel des Comores ayant voté pour l'indépendance à l'exception d'une ile Mayotte, qui a voté pour rester française. Anjouan, Grande Comore et Mohéli les 3 iles comoriennes sont souvent agitées par des renversements de gouvernements, plus enclins à se sevir qu'à aider leur peuple. Actuellement le président prône le retour de Mayotte avec les Comores.
Conséquence immédiate, les Anjouanais viennent clandestinement à Mayotte bénéficier d'un niveau de vie 10 fois supérieur au leur. Sur Anjouan le chomage est énorme. les femmes enceintes veulent toutes accoucher à Mayotte où l'hopital leur garantit un accouchement sur et médicalisé comme en métropole, avec peut-être aussi l'espoir qu’un jour le droit du sol donnera la nationalité française à l’enfant. La langue locale est le shimaoré, d'origine bantoue; le comorien qui lui ressemble est issu du swahili, la langue officielle étant le Français. Parmi les adultes, très peu peuvent s"exprimer en français. Dans la rue, lorsque l'on veut engager la conversation, les adultes appellent aussitôt un enfant qui va traduire. Les mahorais comprennent très bien le comorien. Pour nous ces deux langues sont parfaitement oscures, ce qui fait que l'on a du mal à savoir si l’on s’est adressé à un mahorais ou un anjouanais

kwalé
M'Tsapéré, village de clandestins

Arrivés sur Mayotte, les clandestins se regroupent en villages de cases proches des villages existants comme ici à M'tsampéré, où l'opposition entre l'immeuble des "métropolitains" climatisé cohabite avec les cases des clandestins.
Avant d'en arriver là, ils auront payé 300 euros environ pour faire les 70km en "kvassa-kvassa", cette barque de pêcheur qui parfois s'égare ou chavire, faisant un nombre de morts jamais chiffré exactement jusqu'à présent. Par contre le nombre de clandestins sur l'ile a été estimé en 2007 à 16000. Avec ceux qui ne figurent pas sur les statistiques, on estime qu'ils représentent . 1/3 de la population actuelle. Ils sont tous à la recherche de papiers français qui leur permettront de travailler et de vivre plus décemment. et même de pouvoir rejoindre en métropole la diaspora mahoraise de Marseille, Lyon ou autre. La PAF et la gendarmerie conjuguent leurs efforts pour refouler ces clandestins. Surveillance des côtes à l'aide de radars sophistiqués, patrouilles en mer, contrôles d'identités, leur permettent d'établir un "record" de reconduite aux frontières (16000 en 2008), c'est à dire renvoi par avion ou bateau sur Anjouan, tous les jours de convois de clandestins. 50% des reconduites à la frontière en France sont réalisés à Mayotte !


Entrée d'une case de clandestins

case de clandestin
Case de clandestin

Lorsqu'il a trouvé un terrain libre, le clandestin arrivé souvent avec femme et enfants . Il va construire sa case, cultiver la terre, et semer tomates, manioc, brèdes (épinards), etc.. qu'il revendra à des intermédiaires et que l'on retrouve sur les bors de routes vendues par les "bouénis" (femmes mariées en mahorais).
Contrairement au mahorais, l'Anjouanais est cultivateur.Il est aussi cueilleur, car la forêt est un bon fournisseur de fruits.

clandestin devant son carré de saladess
Clandestin devant son carré de salades

clandestin et son zébu
Karim est sur Mayotte depuis 12 ans, avec sa femme enceinte actuellement, il cultive salades , tomates, brèdes, manioc et élève un jeune zébu.
Toujours à l'affût en cas de descente de la PAF (police de l'air et des frontières),et prêt à bondir dans la forêt toute proche, car il sait qu'on ne touchera pas à sa femme et ses enfants.


En forêt on rencontre souvent des zébus sans tatouages aux oreilles, donc clandestins eux aussi,
seuls ou accompagnés de leur propriétaire.
Impossible de les photographier de face, ils font un
détour pour ne pas nous croiser, accélèrent ou font
mine de ne pas nous voir. Un jeune zébu (acheté 900euros environ), sera revendu 2000 à 3000
euros une fois adulte.
Les fêtes qui ont lieu lors des grands mariages de Juin à Septembre en consomment beaucoup.
clandestin et ses zébus

pêcheur clansestin
Il est Comorien, pêcheur, perdu au fond
d'une mangrove, vit seul et heureux nous
a-t-il dit. Bananiers, cocotiers, jacquier,
arbre à pain poussent seuls devant chez lui,
il vend son poisson. Il nous a offert des
petites bananes,de celles qui sont si bonnes,
en échange nous lui avons laissé nos biscuits.
Relation courte et toute simple, mais marquante .

chounguikoungoubanga

Ici des quartiers de clandestins à Combani, Koungou, Tsoundzou. Tous sur le même principe: des ruelles délimitent des parcelles
sur lesquelles ont été érigées des constructions à base de récupérations diverses: bambou, tôles, sacs de riz ,plastiques divers, tissus, etc....
On notera la cloture de toutes les parcelles, obligatoire dans la religion musulmane, on ne doit pas pénétrer l'intimité de la femme.
Même si le voile est limité sur Mayotte à un dimple foulard négligemment et coquettement posé sur les cheveux.

combanicombani
Dans les ruelles du quartier des clandestins de Koungou

abri de clandestin sur Mayotteabri de clandestin
Trouvé en forêt, au bout d'un long chemin impossible cet abri de clandestin solitaire, rustique mais efficace contre les pluies tropicales durant de octobre à avril, avec tempêtes et cyclones.devant l'abri les zébus, tranquiles au milieu des bananiers, cocotiers et manguiers.

 


.koungoutsoundzoukoungou
Dans les rues des "quartiers" étroites et poussiéreuses six mois durant, boueuses les six mois suivants, les enfants sont les maitres dans la journée. Les hommes sont en forêt ou au travail, les femmes dans la maison. L'animation commence vers 16h, une heure avant le coucher du soleil

m'tsamborotsoundzoukoungoukoungou
Chez les clandestins de Koungou

passamaintyfils de clandestin
15 kgs de manioc sur l'épaule, 7 ou 8 dans le
sac à dos, ce jeune doit faire 5 à 6 km depuis
la forêt jusqu'à son domicile.
Son beau père l'oblige malgré sa fine et jeune corpulence à ce travail exténuant. Pour l'avoir aidé sur 2km, je peux vous garantir
que j'ai trouvé que le manioc est lourd en peu de volume.

Il nous faut faire part ici d'un gros problème de vie communautaire, on sent dans certaines discussions qu'un problème de reconnaissance ethnique les sépare. Mahorais et comoriens qui cohabitent sans problème remachent certaines rancoeurs . Les mahorais reprochant aux comoriens par exemple de surcharger les classes des écoles publiques, et donc de léser leurs enfants. Les comoriens de leur côté reprochant par exemple aux mahorais de les employer au noir et de mal les payer. On n'a pas très bien compris si les bateaux clandestins , les kwassa-kwaasa étaient propriété des uns ou des autres ?
Concernant ces bateaux, circulent quelques histoires affreuses de femmes enceintes jetées par dessus bord, d'enfants ayant subi le même sort parce qu'ils pleuraient et risquaient d'alerter la PAF en patrouille dans le lagon, de même pour les hommes qui se révoltent parfois contre les conditions de transport (bateau surchargé, sans eau, sans gilet de sauvetage)

Pendant un mois, en visite dans tous les villages de l'île, nous avons croisé de très nombreux enfants. La natalité est forte sur l'île. 8000 naissances par an.
Contrairement à d'autres contrées où des enfants élevés dans des conditions identiques montrent des signes évidents de malnutrition, de maladies ou de malformations
on n'a constaté qu’exceptionnellement ces signes ici. Renseignements pris, s’il existe de rares cas de malnutrition, les pathologies les plus fréquentes rencontrés à l'hôpital avec les enfants
sont identiques à celles de la métropole auxquelles s’ajoutent les maladies tropicales telles le paludisme ou les classiques gastro, rougeole, angine.
Une épidémie de béri-béri a néanmoins été détectée et prise en charge en 2004. Alors que le choléra sévit en Grande Comores, aucun cas n’aurait été diagnostiqué ici depuis plus de 7 ans. Tout ceci peut s'expliquer par les campagnes de vaccinations mises en place dès la naissance, par l'existence de 4 hôpitaux de référence et dune dizaine de centres de soins
de proximité répartis sur toute l'île de manière à être au plus près de la population.
Le dispositif de PMI (prévention maternelle et infantile) est également très développé. Tout mahorais en règle a une carte de sécurité sociale lui permettant de bénéficier de soins gratuits
Il repartira de la consultation avec ses remèdes. D'autres interventions de soins concernent les infections dues aux conditions de manque d'hygiène générales.

combani tsoundzou combani

cavani
Fontaine à péage par carte                              

cavani
  Porteuse d'eau  

choungui
Un enfant décortique des noix de coco devant sa maison à Choungui

choungui
Balayage devant la case à Choungui

koungou
A l'école coranique de Koungou, les proposés à
l'approvisionnement en eau du fundi devant l'école

tsoundzou
Les plus "grandes" s'occupent des tout petits

 

m'bouini
Avec une roue de brouette

koungou
Avec un vieux cadre de vélo récupéré à la poubelle

cavani
Un chariot à roulettes pour déplacer les meubles et+
on joue à trois tout l'après midi

cavani
Au milieu de déchets divers, le jeu avec
les Barbies recyclées


dapani
Le jeu avec les rondelles de canettes de coca-fanta: on fait tourner la rondelle
bien applatie et affutée, percée en son centre de deux trous dans lesquels on a
enfilé deux bouts de ficelle tirés d'un sac de riz et voilà.

dapani
Un bambou, une balançoire. Le bambou est omniprésent
par endroits en forêt, et de diamètre respectable,
il pourrait donner lieu à une utilisation autre que balançoire
ou support de cloture, mais l'artisanant mahorais est inexistant.

vahibé
moutsamoudzou
Ce jeu des pneus est devenu l'enjeu d'une célèbre course, exclusive à Mayotte (sous l’impulsion d’un prof de Gym métro), des dizaines de concurrents de tous âges pour gagner T-shirts et petites primes.
Circulation bloquée entre Passamainty et Mamoudzou (2 km environ)
Les plus grands font "courir" des pneus de tracteurs ou de poids lourds.Spectaculaire!
Le principe: deux bâtons, un godet à l'intérieur du pneu, du savon de Mayotte (c’est plus écolo !!!) pour faciliter le glissement et on pousse en courant.

acrobateacrobate
L'acrobate de rue, et en plus il ne fait pas la quête.

ping pong

Au milieu du village de cases, ping-pong-tennis sur terre battue

une carcasse un jeucavanisohoa

Fréquemment rencontrées dans les villages, les carcasses de voitures sont une mine d'idées de jeux, pour faire comme les grands. En période de pluies, elles deviennent malheureusement
aussi des niches à larves de moustiques porteurs de palu .Mayotte n'a pas de déchetterie, pas de récupération de fer, plastiques, verres, et autres, on a l'impression que le ramassage des
poubelles est récent, voire inexistant encore dans certains villages tant les déchets s'accumulent.


m'bouini

Un carton , deux bouts de bambou: une batterie

fille à la poupéecavani
Le lit des enfants: une brouette, des draps en carton,un fauteuil à deux pieds ... et alors ! l'imagination fait le reste

chiconi
A marée montante................ ............le jeu consiste à s'accrocher en haut du poteau pour ne pas se mouiller les pieds

KWAL2
Pour un tout petit, le gué de la rivière suffira


Lessive des poupées à la rivière, comme les grandes


Quand il ne sert pas de balançoire, le bambou peut servir tel quel...





Tous les âges sont présents dans le cours, de l'enfant de 3 ans qui dort sur sa natte, au grand adolescent qui se charge de quelques petits.
De l'aveu d'un clandestin, il leur est impossible de refuser d'envoyer leurs enfants à l'école coranique, il faut comme dans toute chose faire comme tout le monde sous peine
d'exclusion du village, ce qui leur est impossible pour leur survie.

L'école publique est ouverte à tous les enfants, du primaire au lycée, l'école coranique, organisée par les autorités musulmanes dans un lieu réservé, où habite parfois le fundi chargé de leur apprentissage du coran. La pédagogie consistant à leur faire apprendre par coeur des sourates entières , écrites en arabe sur des tablettes de bois ou sur leurs livres.Le fundi sur les photos de droite est muni d'un cable utilisé comme un martinet pour menacer ceux qui ne parlent pas assez fort ou qui flanchent.  Parfois, comme sur la photo ci-dessus à M'Bouini, le cours se  passe dans la rue sous l'autorité d'une bouéni.

toutes les filles d'un cours de l'école coranique de Koungou
Portraits réalisés à la sortie de l'école coranique de Koungou, les filles du quartier des clandestins de Koungou, élèves aussi du collège du village, nous ont adoptés très rapidement, nous donnant même rendez vous au lendemain pour faire d'autres photos.
Le jeune fundi nous a refusé l'entrée à l'école pour faire des photos des enfants en cours. On mesure là, l'ambiguité de leur condition: cladestins sans papiers, leurs parents sont à la merci
d'un renvoi sur Anjouan, et eux apprennent le français les maths et tout le programme de l'école laïque française en toute légalité, et se cachent (plus ou moins le reste du temps)
Il nous a quand même fallu montrer notre neutralitéet vaincre leur méfiance avant d'obtenir leur confiance.


Hors des cours, l'école coranique de Dapani sert de salle de jeux, les enfants courent,
et s'amusent, tandis que l'une avec la baguette du fundi suit au tableau le texte du cours précédent.
A droite des tablettes coraniques posées dans une mosquée désafectée et servant d'école

Les tout petits jouent souvent nus dans les ruelles de leur quartier.
Poussière et jeux salissants sont incompatibles avec une tenue correcte.


Les plus grandes sont plutôt coquettes, ce qui est quand même un sacré tour de force vu leurs conditions de vie: case en bois, toit en feuilles de palmier tréssées, murs en tôle, poussière partout l'été, boue en saison des pluies, pas d'eau courante et lessive à la rivière


Dans les villages l'eau d'accés plus facile permet aux mamans d'avoir des enfants aux tenues plus propres, et on retrouve la coquetterie féminine !


Sensibilisation écologique au centre aéré de Passaminty, ces jeunes filles ont écrit sur leur "banga" (maison) "Protégeons notre oulaga (environnement")

les enfants de Passaminty
Portraits d'enfants d'un quartier de Passaminty


Du foot féminin à Dapani
Ci dessous quelques images d'enfants Mahorais dans leurs jeux